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Analyse - Inégalités et violences de genre
Avril 2021 | Par Jean-Marie Mutore

En se basant sur les dernières données que nous possédons, les femmes sont présentes en proportion de 31% dans la profession journalistique au Burundi¹ (Gahungu et Niyondiko, 2011). Concernant l’occupation des postes de niveau « cadre » dans les médias, les statistiques du Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM) - en 2015 - montrent que les hommes représentent encore 73 % des cadres supérieurs dans le droit de succession et le droit de propriété. Une première explication peut faire appel aux caractéristiques de la composante féminine. Selon Neveu (2000), il existe un univers symbolique et cognitif lié aux rôles sociaux conjugaux et maternels qui se répercutent dans les compartiments de la vie publique et professionnelle de la femme, ce qui freine sa pleine participation au sein des institutions. L’Association burundaise des femmes journalistes (AFJO) a organisé, le jeudi 02 mai 2019, une conférence débat sur « la place et l’image des femmes et des jeunes dans les médias et les technologies de l’information et de la communication (TIC) »².

Une analyse en contexte

Avant d'analyser le cas du Burundi, sachez que la Belgique est loin d 'être un bon élève en matière de parité homme-femme, car selon le monitoring du global media 2020 publié par le Laboratoire des pratiques et identités journalistiques (LaPIJ), " la présence des femmes est encore largement inférieure à celle des hommes dans les médias belges, francophones comme néerlandophones. Pour les présentateur‧ices, on approche doucement de la parité (44 % de femmes). En revanche, à peine un tiers des journalistes (36 %) et tout juste un quart des intervenant‧es (26 %) sont des femmes. "

Les différents rôles de genre font partie intégrante de l’identité et de l’appartenance sociale et culturelle des individus. Dans la société africaine, les rôles de production et de reproduction sont liés à des normes et valeurs spécifiques ainsi qu’à des conduites bien définies et encadrées. L’organisation sociale traditionnelle généralement patriarcale et gérontocratique est structurée par le religieux et par des référents socioculturels. Les normes religieuses et traditionnelles sont encore des instruments de références qui guident la fixation des rôles et des responsabilités des hommes et des femmes dans la société. Les femmes occupent une place secondaire et sont victimes de discriminations et d’injustices sociales (Ouoba. R., Tani. M., Touré Z., 2003). Ces normes trouvent leurs sources dans la culture traditionnelle et sont des instruments de légitimation de ces inégalités et disparités que certaines personnes considèrent comme étant normales.

Sur le plan de l’éducation, les parents s’appuient en Afrique sur un certain nombre de valeurs et de normes pour éduquer leurs enfants. On a donc une éducation différenciée entre les hommes et les femmes. Aux hommes, on enseigne les vertus du courage, de la domination, et la prise de risque. La femme, elle, est éduquée aux valeurs de docilité, de soumission et à certaines autres valeurs de responsabilité. Cette forme d’éducation qui s’ancre dans l’inconscient des individus rejaillit peu sur le plan de la responsabilisation professionnelle.


Sur le plan professionnel, on observe entre autres la persistance de la préséance du garçon par rapport à la fille dans le choix des individus quant aux postes spécifiques. C’est ainsi que la répartition des tâches par genre se confirme dans les tendances observées dans le monde. En France, parmi les journalistes de la rédaction, les femmes sont majoritaires au sein des journalistes qui couvrent les informations liées à la vie familiale, à la consommation, à l’enfance, tandis que les hommes s’occupent des sujets plus politiques économiques, juridiques (Neveu, 2000) Parallèlement à cette réalité, des efforts sont menés à l’échelle internationale et nationale pour assurer une participation plus équitable de la femme dans les médias.

 

Beijing, un moment-clé

Après les conférences de Mexico (1975), de Copenhague (1980), et dix ans après la conférence de Nairobi (1985), s’est tenue à Beijing, en Chine, l’événement international « Conférences des femmes de Beijing ». Celui-ci marque un tournant important dans la promotion politique de l’égalité des sexes. C’est dans cette optique que douze préoccupations ont été définies, parmi lesquelles : « Femmes et Médias ». En 2000, l’assemblée générale des Nations unies, lors de sa   23ème session, a pris l’initiative de réaliser un bilan de l’application du programme d’action de Beijing de 1995. Il s’est agi véritablement d’une évaluation de l’application des mesures prises à Beijing et de la tenue d’une session spéciale sous le thème « Les femmes en l’an 2000 : Égalité des sexes, développement et paix pour le 21ème siècle ». À l’issue de cette session spéciale, des mesures nouvelles pour la mise en œuvre du programme d’action de Beijing sont adoptées (ONU Femme, 2015) En 2016, l’actualité relative aux questions internationales sur l’égalité des sexes reste le bilan des vingt ans de mise en œuvre des mesures adoptées à Beijing en 1995. Vingt ans après Beijing, dans les différents médias à dimensions nationale et internationale, les stéréotypes basés sur le genre perdurent. Le rôle secondaire partiel et partial accordé à la femme est encore présent dans le traitement de l’information.


Produire un savoir au féminin

Au-delà de cette réalité, c’est le poids même de la femme en tant qu’actrice de production de l’information qui est en question. Selon ONU Femme (2015), en ce qui concerne le traitement des informations, des enquêtes sur les articles de médias menées auprès de cent pays montrent la persistance de ces stéréotypes sexistes à l’encontre des femmes. En effet, dans 46% de l’ensemble de l’actualité dans 100 pays, on relève encore des stéréotypes sexistes seuls 6% des articles prônent l’égalité des sexes.

Concernant l’occupation des postes à responsabilité dans les médias, les hommes représentent encore 73 % des cadres supérieurs. ONU Femme (2015) cite une étude internationale qui montre que, parmi 522 structures d’information médiatique, les femmes représentent la moitié de la population mondiale. Cependant, le constat est qu’elles sont moins d’un tiers à faire partie des personnages à avoir pris la parole dans les films.

Dans le cas spécifique du Burundi, la femme reste encore en marge des principales tâches et responsabilité des médias. Si cette réalité est globalement partagée, les statistiques émanant de ce pays de l’Afrique centrale en termes de participation dans les médias de la femme méritent que l’on y porte un regard scientifique particulier. C’est dans cette optique qu’est réalisé le présent travail.

 

Burundi³ : une photographie de la parité homme-femme

De prime abord, on peut noter que la parité selon le genre n’est pas à l’agenda des pouvoirs publics au Burundi. La constitution du pays reconnaît aux femmes 30% de représentation dans les postes clés de l’État. Or, très souvent et par habitude, les médias ont développé la tendance d’aller chercher l’information chez les décideurs et rarement chez des citoyens lambda, exception faite pour des cas de sujets de société qui sont très rares en une de l’actualité médiatique.

Dans les médias burundais, la situation est peu équilibrée : selon une étude réalisée par l’AFJO (Association burundaise des femmes journalistes) en 2011, les femmes représentaient 20% des personnes figurant dans les nouvelles, alors que les hommes y occupaient 80%. Par hasard, nous avons choisi d’illustrer ce constat par une image (voir ci-dessous) Elle nous conduit au studio de la «  radio publique Africaine », une radio privée et vedette pour avoir été longtemps la mieux écoutée par le public burundais. Comme l’une des conséquences de la crise actuelle, elle est aujourd’hui réduite au silence par le pouvoir politico-judiciaire burundais. La photo montre une seule femme qui s’exprimait sur un plateau où quatre hommes dominaient le débat sur les droits de l’homme en juin 2013⁴. Ce cas est loin d’être isolé lorsqu’il est question de voir ceux qui font l’information. Selon une enquête menée par un consultant⁵ : sur 195 personnes œuvrant dans sept télévisions privées (agréées par le Conseil national de la communication en 2014), 125 étaient des hommes. La même année, en 2014, il y avait 15 radios privées qui employaient 417 personnes, et les femmes étaient seulement au nombre de 127. Il est étonnant de remarquer que le genre féminin est largement dominé dans la majorité des cas cités, alors que les statistiques démographiques en disent autrement. Et pour aller encore plus loin dans les chiffres de manière quantitative, lors du recensement de 2008, 50,8% étaient des femmes, contre 48,2% d’hommes au Burundi.  Quant au taux d’alphabétisation, on note que seuls 40,50% savaient lire et écrire. Cela révèle que la majorité des Burundais étaient analphabètes. Au niveau primaire de scolarisation 54% sont des filles. Ce taux diminue au secondaire, pour être encore plus faible à l’université. Or, c’est ce dernier niveau qui intéresse les recruteurs dans les médias.

Un contexte rendu aussi difficile par le poids de la tradition, dans une société qui a toujours mis en avant l’homme, la fille devant rester au foyer près de sa mère. Avec l’engouement de la scolarisation féminine, on pouvait espérer que la fille eut pris des distances vis-à-vis de sa mère, mais il y a encore un grand pas à franchir. La famille garde toujours une considération différentielle de la fille par rapport au garçon : selon la tradition burundaise, la fille est vue comme une personne destinée à la famille de son futur époux). En mars 1967, la première République amorçait un changement en créant l’Union des femmes burundaises (UFB). Grâce à l’action de quelques femmes leaders ayant suivi des études universitaires, l’UFB a commencé à mobiliser les femmes, et d’autres groupements féminins ont suivi pour revendiquer la parité du genre dans les institutions. Un ministère incluant la femme dans ses attributions existe actuellement au Burundi, et il a toujours été confié à une femme jusqu’à présent. Cela ne suffit cependant pas encore pour parler d’une équité en termes de représentativité selon le genre.

Pour rester dans le domaine des médias qui fait objet de cette analyse, nous allons maintenant procéder à la description d’un cas précis, le quotidien gouvernemental burundais (« Le Renouveau »), duquel nous allons dépouiller une partie des publications afin d’y voir la place accordée à la femme, ainsi que la catégorie de femmes à laquelle il est fait référence.

 

L’exemple du quotidien gouvernemental « Le Renouveau »

Le choix du quotidien gouvernemental n’est pas le fait du hasard. Il faut se rappeler que l’on mène une analyse sur un pays historiquement proche de la Belgique (son ancienne colonie), où la constitution officialise déjà le déséquilibre du genre dans les institutions. Il est donc intéressant de voir si cela affecte ou non les équipes et le travail d’un médium directement géré par l’État burundais. À côté de cette origine publique, il faut noter que le journal analysé est presque le seul à disposer des moyens importants et d’une équipe, en vue de couvrir toutes les provinces du Burundi et de sortir de la capitale Bujumbura (où toutes les grandes institutions et services sont localisés). Nous pensons qu’en étant le seul à disposer de telles capacités, il a plus de chances d’aller à la rencontre de femmes aux statuts différents. Si cela n’est pas vrai dans les faits, l’une des multiples interprétations résiderait dans le capital d’influence (symbolique, selon Bourdieu) dont disposent les élites, heureux privilégiés apparaissant régulièrement dans les médias.

 

De la ségrégation verticale à la ségrégation horizontale

Une assez large littérature⁶ (voir l’article synthétique de Nathalie Nadaud-Albertini, (2014) de Clara Bamberger (2012), Damian-Gaillard B. et al, (2010)), montre que dans l’industrie médiatique comme dans tant d’autres organisations et institutions, le nombre de femmes est de loin inférieur à celui des hommes. Plus encore du point de vue de la ségrégation verticale, les femmes sont moins représentées dans les instances de prise de décisions.

Les recherches (Ignace Glorieux et Theun-Pieter Vantienoven, 2009)⁷ montrent en effet que la ségrégation horizontale est observée dans les médias, car le rôle de la femme est marginal en ce sens que des places bien précises leur sont réservées, au point d’identifier des services plus « féminins » comme le nettoyage, le secrétariat, la comptabilité et la caisse, la publicité, la culture, la mode, bref un rôle de suppléant ou d’aide. Parfois, selon Damian-Gaillard B. et al (2010), les responsabilités dévolues aux femmes sont presque perçues comme « une extension de leurs responsabilités domestiques et du rôle qui leur est socialement assigné de soin, d’éducation et d’humanité ». Les mêmes auteurs continuent à démontrer que les hommes se réservent souvent des postes de direction, de rédaction et de recherche. Ils sont plus présents dans les secteurs plus prestigieux, traitant de grandes questions sociales, politiques et économiques dans la presse quotidienne nationale (PQN) et les newsmagazines, ont longtemps constitué un domaine exclusivement masculin.

La société est fortement caractérisée par des relations d’inégalités des genres. Dans une approche biologique, certaines perceptions considèrent que l’homme et la femme sont naturellement différents, et donc que leurs attributions ne peuvent qu’être différentes. Les caractéristiques physiques semblent interprétées comme innées et statiques. Selon cette approche assez déterministe, le rôle des femmes et des hommes est défini par les caractéristiques physiques des uns et des autres (sexe biologique et genre)⁸.Dans les institutions médiatiques, la ségrégation horizontale est étroitement liée aux « construits de la division sexuelle ».

Quant à la ségrégation verticale, elle concerne l’exclusion des femmes dans les instances de prise de décision. Depuis le développement des mouvements féministes et la conférence de Beijing, plusieurs auteurs se sont intéressés à la question du genre traduite en termes d’égalité entre hommes et femmes à tous les niveaux, y compris la capacité d’exercer des fonctions politiques. Plusieurs approches préconisent ainsi l’égalité entre hommes et femmes.

Cependant, malgré toutes les initiatives et campagnes de mobilisation par le discours politique mettant en évidence l’égalité homme-femme, plusieurs organisations restent au niveau des discours, mais leur volonté ne se traduit pas encore en réalité. Les femmes ont du mal à percer « l’incassable plafond de verre », et le domaine des médias illustre bien ces propos (Nathalie Nadaud, 2014).

 

La représentation des femmes dans les médias reste « partiale et partielle »

Si l’on peut considérer qu’il y a eu des évolutions relatives dans certaines entreprises médiatiques, la représentation des femmes dans les médias reste « partiale et partielle » (Clara Bamberger, 2012). Quand on parle des femmes, des inégalités et injustices dont elles sont victimes, ceci est fait avec parfois un sentiment d’ironie. Aborder le sujet, en parler plus souvent, n’a pas forcément changé la situation des femmes en termes de représentativité par rapport aux hommes, ni en termes de qualité des fonctions qu’elles occupent. C’est ce que Clara Bamberger juge comme « des vœux pieux » entendus dans les médias, sans que ces incantations ne soient suivies par des changements de mentalité et des réformes profondes renforçant l’égalité entre hommes et femmes dans l’organisation. Quand les médias en parlent, c’est la plupart de temps pour dénoncer les inégalités au sein de la société et dans la distribution des hautes fonctions politiques. Tous ces biais dénoncés dans les médias dissimilent ou encouragent d’ailleurs l’hypocrisie au sujet des inégalités homme-femme (Clara Bamberger, 2012).

Ce constat est encore fait par Reiser M. et Gresy B. (25 septembre 2008), qui affirment que « Malgré les progrès réalisés, les femmes souffrent toujours d’un déficit de valorisation sociale […] les stéréotypes qui s’attachent à elles les bloquent dans leur évolution ». En effet, même quand on en parle, la femme est souvent évoquée en lien avec ses rôles traditionnels de ménagère. La vie professionnelle est souvent passée sous silence au profit de la vie familiale. Dans la sphère politique et sociale, la femme est souvent dans l’anonymat et rarement dans la position d’autorité et de direction d’entreprise médiatique.

Par ailleurs, l’image de la femme est fortement influencée par les structures sociales dans lesquelles les journalistes eux-mêmes vivent ou ont vécus, et surtout, elle contribue à cette image de la femme déterminée par les formes des perceptions stéréotypées de la société.  Ceulemans M., et Fauconnier G. (1979) montrent que « l'image de la femme que nous offrent les médias ne peut être étudiée indépendamment de l'ensemble du contexte socio-économique, politique et culturel dans lequel ces derniers s'insèrent à un moment donné ».

Ces auteurs vont jusqu’à considérer les médias comme « miroir de la culture ». Ils montrent le débat sociologique autour de la question en soulignant « le rô1e des médias dans la production de valeurs (…). Les médias reflètent la réalité sociale […] ».⁹ Quand on parle des femmes, c’est souvent comme des « mères », des objets de publication.

Selon Clara Bamberger (2012), ces représentations, qu’elle qualifie de partiales et partielles,  auraient un impact sur la place des femmes dans l’organisation.  Les structures familiales et les structures d’éducation des enfants dès leur plus jeune âge permettent aux garçons de nourrir plus d’ambitions que les filles.

Enfin, les perceptions varient selon les représentations sociales que la société a envers la femme, incluant les stéréotypes « […] sur l’imaginaire collectif et influençant ainsi la perception des femmes y compris par elles-mêmes ; ceci rejoint, le rôle de l’éducation où un petit garçon va grandir avec des ambitions plus grandes contrairement à la petite fille qui, elle, ses ambitions seraient limitées à faire des enfants par exemple ». Dans ce sens, l’auteure observe un paradoxe de comment la profession de journaliste s’est beaucoup féminisée mais l’image médiatique des femmes ne change pas.

 

Une éducation différenciée pour cause

Au terme de notre analyse, il ressort que la situation de la femme dans les médias trouve sa source dans l’éducation différenciée entre les hommes et les femmes, et dans ce que la société fait de cette éducation. On rappelle que la faible représentativité de la femme, dans le contexte burundais, prend aussi ses racines dans la constitution qui la légalise de manière officielle, pour ensuite la retrouver un peu partout, y compris donc dans les médias. Cette éducation est ensuite fondée sur des normes, des valeurs religieuses et traditionnelles.

Le rejaillissement de dualité au niveau de la répartition des tâches et de la responsabilisation des femmes est aussi l’une des causes de la faible représentation des femmes dans les médias. Cependant, des actions sont menées tant au niveau international que national (Beijing, 2015) pour asseoir les bases d’une participation plus équitable de la femme dans tous les secteurs d’activité en général, et dans les médias en particulier. Au Burundi, la situation de la femme dans les médias n’est guère reluisante.

 

Bibliographie

Bamberger, Clara. 2012. Femmes et médias: une image partiale et partielle. Paris: l’Harmattan.

Buscatto, Marie. 2014. Sociologies du genre. Cursus. Paris: Armand Colin.

 

¹Voir : « En 2022, le rapport d’exercice du CNC ne permet pas de faire une analyse désagrégée de l’effectif des journalistes selon le genre mais il y a tout de même lieu de noter que plusieurs années après leur entrée dans la profession journalistique, les femmes sont encore moins nombreuses dans la profession et elles restent très rares à la tête des organes de presse et/ou des rédactions pour des raisons que cette recherche vise à analyser et comprendre. », exprimait en 2023 Daniella Niteka auteure de la thèse doctorale aux Facultés ESPO - UCLouvain : « Analyse des enjeux éthiques du système médiatique d'information burundais, tensions des rôles et identités journalistiques en contexte de crise ».

²http://afjo.org.bi/index.php/lu-pour-vous/a-la-une/il-s-observe-une-faible-visibilite-des-femme-et-filles-dans-les-medias-selon-l-afjo. Selon ce même rapport, « les médias contribuent fortement à la façon dont la société se représente elle-même et, de cette manière, ils participent à son évolution. Ils contribuent aux transformations sociales, économiques et culturelles. Parmi les défis auxquels font face les femmes burundaises, en général, et les femmes journalistes, en particulier, figure le poids culturel qui pèse encore sur les femmes. De plus, le fait qu’un bon pourcentage de femmes rurales soient généralement analphabètes limite son accès à l’information. »

³Le Burundi est un petit pays pauvre et très fragile, au cœur de l’Afrique. Il est entouré par le Rwanda au Nord, la République démocratique du Congo (RDC) à l’Ouest et la Tanzanie à l’Est. Avec une superficie totale de 27 834 km² et une population de plus de huit millions d’habitants (d’après le dernier recensement de 2008), sa densité  est l’une des plus élevée d’Afrique, oscillant autour de 421 hab. /km²  selon les chiffres de 2014 établis par la Banque mondiale.

⁴Photo consultée sur le site de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH) au Burundi : http://www.cnidh.bi, en ligne depuis le 27 juin 2013.

⁵Gabriel NIKUNDANA, Inventaire des médias privés au Burundi : nombre de femmes par rapport aux hommes et leurs places dans les médias, Bujumbura, 2014.

⁶Béatrice Damian-Gaillard, Cégolène Frisque et Eugénie Saitta, (2009), « Le journalisme au prisme du genre : une problématique féconde », Journalism in the Sight of Gender. A Fertile Way of Questioning p. 175-201

⁷Ignace Glorieux et Theun-Pieter Vantienoven, (2009), Genre et emploi du temps Différences et évolution dans l’emploi du temps des femmes et des hommes belges, (2005, 1999 en 1966), Institut pour l’égalité des femmes et des hommes,

⁸REISER M., GRESY B., (25 septembre 2008), Rapport sur  l’image des femmes dans les medias, Présenté par la commission de réflexion sur l’image des femmes dans les médias, p.13.

⁹Ceulemans M., et Fauconnier G., (1979), Image, rôle et condition sociale de la femme dans les médias. Recueil et analyse des documents de recherche, Etude et document d’information, UNESCO, Paris.